Historique

En 1879, la Société des Mines de Fer de l’Anjou décide de créer des Forges sur la commune de Montoir, dans le hameau de Trignac, pour produire des tôles pour la construction navale de Saint-Nazaire ainsi que pour des raisons stratégiques (éloignement des frontières Est de la France).

Les terrains n’étaient pas chers à Trignac. Et pour cause !
Ils se situaient en zone marécageuse, dans la Brière, un pays entre marais et estuaire. Les coûts de construction de l’usine augmentèrent, menaçant son équilibre financier.

Un autre handicap pour cette usine est l’éloignement des sources de matières premières (charbon, minerai, additifs), ce qui renchérit des coûts de production. La production démarrera tout de même en 1882 avec 1 024 ouvriers. Saint-Nazaire et Trignac forment un complexe industriel : usine métallurgique et deux grands chantiers navals autour desquels gravitent de plus petits ateliers.

Mais l’effectif, après avoir augmenté, fut réduit et la société dût déposer son bilan en 1889 ; elle fut rachetée par la Société des Aciéries, Hauts-Fourneaux et Forges de Trignac en 1890 (1 800 ouvriers en 1891).

En 1905 - 1910, nouveau rachat et changement de nom : les Forges deviennent Usines Métallurgiques de la Basse Loire (UMBL). A partir de cette époque et jusqu’en 1914, les UMBL traversent une période prospère. Elles travaillent ensuite pour la Défense Nationale, mais l’approvisionnement en charbon est difficile et la main-d’œuvre masculine est mobilisée.

Coppee

La crise de la construction navale en 1920 frappe les UMBL de plein fouet. Alors que l’effectif maximum est atteint en mai 1921 (3 200), ce chiffre chute à 1 960 en août, pour raugmenter ensuite en 1923. L’usine ne travaille jamais à plein régime car elle manque de matières premières, puis de main-d’œuvre.
En 1924, les UMBL sont rachetées par les Forges et Aciéries du Nord Est (FANE). La période qui suit voit le nombre d’ouvriers osciller, les salaires baisser, une rénovation avoir lieu en 1930. Quand l’usine reprend le travail en 1931, les hauts-fourneaux ne sont pas rallumés et elle est fermée en 1932.

Juste avant la deuxième guerre mondiale, l’usine rouvrira pour raisons stratégiques. Les Allemands la réquisitionnent ensuite.
En 1943, les bombardements alliés détruisent la majeure partie de Trignac et touchent sérieusement les Forges. En 1945, la remise en route aurait été possible, mais malgré 30 millions de dommages de guerre, les FANE préfèrent investir dans l’Est et fermer Trignac.

Après avoir été nettoyées des bombes non explosées, les Forges seront partiellement détruites. Certains éléments seront réutilisés par diverses entreprises jusqu’en 1970.